Bilan de la lecture d'hiver

Confinement, bibliothèques fermées, pas facile de trouver de quoi se rassasier en terme de lecture, pendant cette période relativement casse-..pied... Alors que l'hiver est la saison propice (en fait, non, toute l'année, et toute la vie sont propices à la lecture!) Pour éviter toute frustration, il est possible bien sûr de relire, mais à force, on veut de la nouveauté, de l'aventure, du frisson, et peut être d'autres sensations, moins avouables...
Le meilleur moyen, c'est encore de s'acoquiner avec d'autres lecteurs, et de aire tourner les ouvrages. au palmarès donc de cet hiver, deux excellents Pierre Magnan, deux volets du parcours de l'inénarrable commissaire Laviolette.

Pierre Magnan - les enquêtes du commissaire Laviolette

Le commissaire Laviolette, c'est drôle, c'est touchant, c'est pur, les années soixante, les autos crachotantes, la dureté de la vie paysanne en Haute Provence, et la justice à la papa. Une petite madeleine de Proust pas dénuée d'humour pour autant, ni de situations farfelues! On s'y plonge sans hésiter. 

Après cette mise en bouche, on peut se plonger dans le dur. Dans le vrai dur, dans des polars hors du commun, je ne sais plus si on en a déjà parlé, pas grave, parce que ça, ça ne se loupe pas. 

Plantage du décor:
Allemagne, 3ème Reich. 
Bernie Gunther, berlinois pure souche et fier de l'être, est policier, contraint à la démission par l'arrivée au pouvoir des nazis. Il devient enquêteur privé, mais son profil intéresse les gradés qui le forcent à travailler pour le régime, et à côtoyer les hautes sphères nazies. C'est le début pour Gunther d'un double jeu sournois et dangereux, obligé de louvoyer entre ses aspirations profondément anti nazies, son attachement à Berlin et à la république de Weimar, et ses enquêtes missionnées par des gens qu'il exècre. C'est cynique, violent, politique, tout y est. 
A lire d'urgence, en commençant par la Trilogie Berlinoise. Après, on dévore le reste. Et on remercie Philip Kerrer, écrivain écossais malheureusement décédé en 2018, pour ce nouveau genre de polar. 

Philip Kerr - La trilogie Berlinoise